L’accident de Juillan-Ossun en 1944
Le 19 janvier 1944, en pleine période d’actions conduites par la Résistance dans
les Hautes-Pyrénées survient le déraillement du train venant de Pau par sabotage
de la voie ferrée : 27 morts, 47 blessés. C’est une tragique bavure dont les victimes
furent des civils. La version « officielle » fut que ce n’était pas ce train qui
était visé, mais qu’il y eut inversion de deux trains. Apparemment ce n’est pas la
vérité (lire « Chroniques de la Bigorre » de Jacques Longué , pages 61 et 62). M.
Henri Dedun a trouvé les photographies ci-dessous dans les archives de sa famille
et a pensé à notre site pour leur publication, merci beaucoup.
L'express Pau-Toulouse déraille près de Tarbes.
« L'accident, qui est dû à un acte de sabotage, fait 25 morts et une cinquantaine
de blessés. Le train 3.512 qui part de Pau à 5 heures pour Toulouse a déraillé mercredi
matin, à 6h. 10, entre les gares de Juillan et d Ossun, à quelques kilomètres de
Tarbes. Le train transportait surtout des travailleurs se rendant à leurs usines
ou à leurs bureaux. Ce déraillement, qui a entraîné le télescopage et l'écrasement
de trois wagons, a causé la mort de 25 personnes en outre, une cinquantaine d'autres
ont été blessées, certaines gravement. L'origine criminelle de la catastrophe a été
nettement établie, un rail avait été déboulonné durant la nuit. Les premiers secours
sont arrivés sans retard. Les équipes d'urgence de la S. N. C. F. se sont mises immédiatement
à l'œuvre, bientôt suivies par les services de la Croix-Rouge aidés par les Séminaristes
de Tarbes auxquels s'étaient joints de nombreux habitants de la région. Dès qu'ils
ont été informés de cet attentat, M. Leydet, préfet des Hautes-Pyrénées, Mgr Choquet
évêque de Tarbes et Lourdes, M. Trelut, maire de Tarbes, et les hauts fonctionnaires
de la S. N. C. F. se sont rendus sur les lieux. »
On remarque sur plusieurs photos la présence de séminaristes. L’explication vous
est donnée ci-dessous dans cet article du journal « La Croix » du 21 janvier 1944.
Michel C. Dupont nous apporte cet éclairage : « Les photos du déraillement d'Ossun,
où mon grand-père cheminot et mon oncle furent parmi les premiers à porter secours
aux accidentées (habitant à proximité et surpris par le bruit inhabituel du train
dans ce qu'on appelait à l'époque la tranchée d'Ossun) sont très intéressantes au
point de vue ferroviaire. On observe que le train était composé de voitures voyageurs
en bois et de voitures OCEM à caisse métallique. Les deux types provenaient très
probablement des usines Soulé principal fournisseur à l'époque de ce type de matériel
pour la Compagnie du Midi. Elles montrent une chose: l'enchevêtrement des voitures
bois (beaucoup de blessés par éclats) et le simple basculement des voitures métalliques.
C'est le grand changement intervenu après la première guerre mondiale dans la politique
de construction Soulé. »
A titre d’information, dans le fonds photographique de la Documentation Française
qui est en dépôt à l’ECPAD, sachez qu’il y a une quinzaine de photos sur ce tragique
accident. Certaines portent la mention « Photo-Hall de Tarbes » et d’autres « Photo-Viron
de Lourdes ».
Brian Carrey, que nous remercions, a eu l’amabilité de nous envoyer ces deux clichés
actuels (2019) : ils correspondent aux deux premières photos de notre page. Deux
ponts ont étés construits depuis mais l'idée est là :